05/01/21 – Depuis hier, l’équipage du Pourquoi Pas ? a réalisé de nombreuses mesures au nord de Anjouan.
L’archipel des Comores est, du point de vue de la géologie sous-marine, une zone assez méconnue. Il est donc très important de pouvoir réaliser toutes ces acquisitions qui manquent aux scientifiques et qui permettront, nous l’espérons, de pouvoir expliquer un jour les mécanismes géologiques à l’œuvre dans l’archipel des Comores.
Cette nuit nous poursuivrons notre périple et passerons entre les îles de Mohéli et de Grande Comore. Sur la photographie ci-dessous, vous pouvez apercevoir à l’horizon à gauche l’île de Mohéli et à droite celle de Grande Comore.
A 16h15, un séminaire animé par Stephan JORRY a eu lieu sur les îles Eparses.
Il s’agit de 5 ensembles d’îles disposés tout autour de Madagascar et appartenant à la France : Glorieuses, Tromelin , Europa , Bassas da India (Il s’agit d’un atoll sans terre émergente) et Juan de Nova.
Vous pouvez retrouver la conférence "Iles Eparses, Les joyaux de la République" en suivant ce lien.
Elles furent découvertes par les explorateurs arabes aux environs du XVe siècle et cartographiées environ 3 siècles plus tard.
Ces îles présentent toutes un intérêt écologique énorme. Notamment grâce à la présence de coraux formant des barrières récifales. Celles-ci forment des abris pour de très nombreuses espèces de poissons, de tortues ou de mollusques, mais également pour les oiseaux.
Par exemple, l’île de Lys aux Glorieuses possède la plus grande colonie de sternes, un oiseau marin, avec environ 400.000 couples qui y viennent se reproduire.
De plus, les îles Eparses possèdent quelques aspects historiques très intéressants avec beaucoup d’épaves et de restes d’épaves. Par exemple, en 1761, sur l’île de Tromelin s’est échoué un navire transportant des esclaves en provenance de Madagascar. Après le départ des marins pour chercher du secours, 80 esclaves furent abandonnés sur l’île et réussirent à survivre malgré des conditions extrêmement difficiles. Peu de ressources et d’abris. Ils survécurent sur l’île pendant 15 ans. Et quant enfin on vint les chercher, il ne restait plus que 8 habitants : 7 femmes et 1 enfant.
Des expéditions archéologiques réussirent à mettre à jour des vestiges de cette histoire, notamment des ustensiles de cuisine et des restes d’abris.
Certaines îles furent également envisagées pour l’exploitation de ressources. Par exemple, sur l’île de Juan de Nova, on exploitait le guano (excréments d’oiseaux) de 1923 à 1975. En effet, celui-ci était très riche en phosphate que l’on peut utiliser dans les engrais.
Aujourd’hui, les îles Eparses représentent un territoire terrestre de 43km2 toutes îles cumulées. Mais également 6% de la ZEE française.
Elles représentent de nombreux intérêts de recherche :
→ Elles peuvent être étudiées pour prédire les risques naturels notamment en terme de tsunami.
→ Grâce à la protection dont elles bénéficient puisque toute pêche y est interdite, elles permettent également un approfondissement de nos connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes profonds.
→ Enfin, l’étude des coraux fossiles, indique l’élévation du niveau marin depuis le dernier maximum glaciaire il y a environ 20000 ans.
A demain pour d’autres découvertes !