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Blog de la Mission Sismaoré

Des mesures entre La Réunion et Madagascar

Valérie CLOUARD, physicienne à Géoscience Environnement Toulouse (GET) nous explique plus en détail les mesures menées par l’équipe scientifique durant le transit.

Ces expériences sont au nombre de 3.

  • Le sondeur de sédiments (SDS). Il s’agit d’un appareil qui va permettre de mesurer l’épaisseur de la couche de sédiments qui repose au fond de l’eau. Cela sera très utile pour savoir ou réaliser les carottages.
    Sédiments : Particules de roche qui se sont déposées au fond de l’océan. Pour vous les représenter, imaginez le sable sur la plage.

Collège/Lycée : Le principe du SDS consiste à envoyer des ondes sonores à plusieurs fréquences différentes et à un rythme régulier.

Lorsque ces ondes vont entrer en contact avec le fond marin, elles seront réfléchies pour certaines et d’autres continueront leurs progressions avant d’être réfléchies à leur tour. Le bateau va ainsi capter ces ondes réfléchies et les logiciels vont pouvoir établir une coupe représentant les différentes couches de sédiments comme indiqué sur la photographie. Si la couche est noire, alors les sédiments sont très compacts et peu utilisable dans les carottes. En revanche, les couches blanches représentent des couches sédimentaires que les ondes peuvent traverser plus facilement.

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Cette technique va ainsi permettre de localiser précisément ou réaliser des carottages mais également va permettre de visualiser des éventuels décalages entre les couches et donc la présence de failles par exemple.

  • Le sondeur Multi-Faisceaux (SMF) mesure la bathymétrie. C’est-à-dire la profondeur en différents points sous le navire. Cela va permettre de faire une carte des fonds marins en temps réel suivant le passage du bateau. Cette expérience est très utile ici puisque la carte bathymétrique entre La Réunion et Madagascar n’a pas été réalisée jusqu’à présent. Nous profitons donc de la période de transit pour mettre à jour les données.
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    Collège/Lycée : Le principe du SMF consiste à envoyer un éventail d’ondes à partir d’appareils situés sous le Pourquoi Pas ?. Cet éventail va ici couvrir une distance de 10km autour du navire. Ainsi, les appareils vont mesurer le temps mis par l’onde pour parcourir la distance entre l’appareil et le sol puis entre le sol et le capteur. En fonction de ce temps, le logiciel va déterminer la profondeur sous-marine (Pour rappel v=d/t). De même en fonction de l’intensité avec laquelle l’onde va revenir au capteur, le logiciel pourra déterminer la nature de la roche composant le fond marin. Par exemple, une faible intensité pourra indiquer que la roche est composée de sédiments qui auront absorbé une grande partie de l’onde.

  • La gravimétrie mesure les anomalies du champ de gravité terrestre. Elle permet de montrer par exemple la présence d’une chambre magmatique.
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    Collège/Lycée  : Le principe de la gravimétrie est de mesurer le champ de gravité terrestre à un endroit et de le comparer à une valeur théorique que l’on devrait trouver normalement à ce même endroit. Si la valeur est plus importante, donc si le champ de gravité est plus élevé que prévu, cela peut indiquer une densité rocheuse élevée. C’est par exemple le cas si l’on effectue ces mesures au dessus d’une chambre magmatique ce qui aura pour effet d’augmenter le champ de gravité terrestre.

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Auteur : Jocelyn Jacquot
publié le jeudi 24 décembre 2020