Yvan REAUD est le chef des opérations de carottage sur le Pourquoi Pas ? et l’inventeur d’un carottier.
Bonjour Yvan, peux-tu nous présenter ton parcours ?
J’ai fait l’Ecole des Arts et Métiers (Lien) dans le but de devenir ingénieur. Seulement je ne souhaitais pas travailler dans un bureau d’études. Ce que je voulais, c’était travailler sur le terrain et fabriquer des choses de mes mains.
Je suis donc parti travailler au Cameroun avant de postuler pour l’Institut Polaire Français. C’était sans grand espoir, mais il se trouve que mes compétences techniques les intéressaient. C’est ainsi que je me suis retrouvé à travailler dans des bases polaires.
L’avantage de ce poste, c’est que nous étions une petite équipe et qu’il y avait de très nombreux instruments de mesure. J’ai donc pu travailler sur beaucoup de choses différentes. De plus, j’ai aussi eu plusieurs casquettes. J’ai du faire de la coordination logistique, de la soudure, j’ai été responsable des embarcations antarctiques, et plusieurs autres choses encore. Et quand un outil n’existait pas, il fallait le créer de toute pièces.
C’est le Marion Dufrenes (un autre navire de l’IFREMER, comme le Pourquoi Pas ?) qui ravitaille les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) dont font parties les bases polaires. C’est comme cela que j’ai découvert ce navire et le monde de l’océanographie, il y a 12 ans.
Pendant plus de 10 ans, j’ai été responsable des opérations de carottages sur le Marion Dufrenes.
En 2018, j’ai été détaché du CNRS, dont dépend l’Institut Polaire, avec un contrat de 5 ans, pour travailler à Genavir. De là, on m’a demandé de former une équipe de spécialistes du carottage, pour les différents navires de l’IFREMER.
C’est grâce à toutes ces expériences accumulées, que j’ai pu développer et faire breveter un nouveau système de carottier.
Comment fait-on breveter une invention ?
En fait, je suis l’inventeur du carottier, mais le brevet appartient au CNRS où je travaille. Au sein de celui-ci, existe une structure adaptée, nommée SATT (Structure d’Accueil et de Transfert de Technologies) qui va se charger de toutes les opérations visant à faire breveter une invention d’un employé du CNRS. Il faut payer environ 10000€ pour un brevet de base qui permet ensuite de commercialiser une invention.
Aujourd’hui mon carottier a été vendu à des entreprises chinoises, et intéresse d’autres instituts de recherche.