06/01/21 – Ces dernières 24h ont été dévolues à l’étude de la zone entre Mohéli et Grande Comore.
Au matin, nous avions une magnifique vue, sur bâbord, du Karthala.
Durant cette journée, nous avons également pu finir la description des deux carottes dont je vous avais déjà parlé ici.
Je vais en profiter pour vous présenter certaines observations que nous pouvons faire lors de la description d’une carotte de sédiments.
Il faut avant toute chose nous mettre d’accord sur ce qu’est un sédiment. Il s’agit de particules pouvant provenir aussi bien d’une roche (Produits de l’érosion) que de restes d’êtres vivants (Morceaux de coquilles ou de coraux par exemple).
Il en existe 4 grands types que l’on peut classer en fonction de la taille :
– Les graviers > 2mm
– 2mm > Les sables > 0,0625mm
– 0,0625mm > Les silts > 0,002mm
– 0,002mm > Les argiles (On ne voit plus les grains individuellement à ce stade)
Lors de la description d’une carotte, nous allons regarder plusieurs choses. La qualité notamment.
En effet, lors de la remontée du carottier, un effet de piston peut survenir, provoquant une aspiration des couches. Cela se traduira par une remontée de celles-ci par le milieu et donc des petits courbures sur les côtés pourront apparaître. Plus les couches seront « aspirées », moins bonne sera la qualité.
Nous pouvons nous rendre compte de celle-ci en regardant les laminations. Ceux-sont de fines couches de sédiments visibles à cause du courant.
Vous en avez un exemple sur la photographie ci-dessous. Ici, les lamines ne sont pas courbées sur les extrémités, la carotte est donc d’excellente qualité.
Un autre critère est la couleur. En effet, celle-ci peut être indicatrice de certaines caractéristiques de la couche sédimentaire. Par exemple, une couleur verte ou orangée peut indiquer des réactions d’oxydations. Une couleur beige peut être un signe de la présence de carbonates (CaCO3).
Enfin, il est également possible de différencier des sédiments qui se sont déposés sur une longue période de temps (milliers d’années), de sédiments provenant d’une avalanche sous-marine ou d’une crue dans un fleuve par exemple. Ceux-là vont se déposer en quelques heures à peine. On parle de turbidites.
Ces sédiments vont pouvoir se déposer au fond de l’eau en suivant un granoclassement. Sur la photographie ci-dessus, il s’agit d’un granoclassement décroissant qui va de la droite (bas de la carotte) vers la gauche (haut de la carotte).
Les sédiments les plus grossiers, donc les plus gros et denses se déposent en premier. Les autres suivent suivant leur densité et la force du courant. Nous pouvons d’ailleurs retrouver des laminations en haut de ces couches.
Les sédiments peuvent également abriter des restes d’êtres-vivants aussi bien marins que continentaux (restes de plantes terrestres par exemple). C’est ce que vous pouvez voir sur les deux photographies ci-dessous. Sur la première, les taches noires sont de la matière organique non identifiable à l’œil nu. En revanche, vous pouvez retrouver sur la seconde des restes de végétaux et de mollusques. Arriverez-vous à les repérer ?
Dans une carotte, on va également pouvoir montrer le passage d’êtres-vivants. En effet, de nombreux animaux se nourrissent des restes de matières organiques qui tombent au fond des océans. On parle d’animaux détritivores. Ils fouillent le sédiment en quête de nourriture. En agissant ainsi, ils peuvent mélanger plusieurs couches de sédiments. Si ces dernières ont des couleurs différentes, il sera assez facile de remarquer leur passage.
Par exemple, sur cette photographie, les taches plus claires sont dues aux passages de ces animaux.
A demain pour la suite !