26/12/2020 – Vos enseignants vous ont sûrement déjà affirmé que la science ne se construit pas en un jour et qu’une découverte scientifique nécessite du temps, de nombreuses données et l’implication de beaucoup de scientifiques. Aujourd’hui cette journée en est un parfait exemple.
A 10h, réunion de l’équipe scientifique en salle de conférence.
On nous annonce que nous devrions sortir des eaux malgaches cette nuit entre 1h et 5h du matin. Aussi faudra t-il reprendre les quarts car tous les appareils de mesures vont pouvoir être réactivés ainsi que les appareils de sismique rapide dont je vous détaillerai le fonctionnement prochainement.
Isabelle THINON nous montre également à quelle date et à quel endroit elle propose les carottages et dragages. Ainsi, le premier dragage est prévu pour le 31 décembre et le premier carottage pour le 2 janvier.
Les premières discussions arrivent avec des demandes d’un éventuel dragage ou carottage supplémentaire dans telle ou telle zone. Malheureusement 2 problèmes se posent, le premier est le temps pris par ces manipulations. Dans les 2 cas il faut compter au moins 5h en supposant que tout fonctionne correctement ce qui empêche la possibilité d’en enchaîner deux rapidement. D’autant que pour éviter les interférences, l’équipage est contraint de stopper le fonctionnement des appareils de sismique rapide qui sans cela fonctionneraient 24h/24. Le second problème concerne les éventuels écarts de route pour aller échantillonner un nouvel endroit intéressant. En effet, la mission n’étant pas extensible en terme de durée, tout écart entraînera automatiquement l’annulation de l’observation d’une autre zone pour respecter le temps de la mission.
Vers 14h a eu lieu une seconde discussion entre deux « équipes » de scientifiques cette fois. En effet, plusieurs questions se posent sur la zone des Comores et notamment sur l’orientation des structures que vous pouvez voir sur la carte ci-dessous. Il s’agit d’une carte bathymétrique issue d’une publication très récente. Sur celles-ci, les structures en bleu sont les plus profondes, tandis qu’en rouge nous retrouvons les roches les plus proches de la surface.
Pour expliquer cette disposition des îles et des alignements de volcans sous-marins, le modèle simple du point chaud a été remis en question et certains scientifiques à bord ont proposé d’autres hypothèses et d’autres modèles à partir des quelques données à leur disposition. Cependant, certains modèles s’affrontent et les scientifiques sont obligés d’en discuter afin de confronter leurs idées.
Bien entendu, nous en saurons davantage dès que les données acquises durant SISMAORE auront été analysées avec la mission COYOTES.
Je profite de la fin de ce journal de bord pour vous avertir que vous pouvez suivre notre trajet comme indiqué sur la première photographie sur le site de la Flotte Océanographique Française
Voici également quelques photographies des différentes salles du navire.
A demain !
