Flotte Océanographique Française
28/12/2020 – La journée commence par une réunion d’équipe autour de ce qui a été découvert par les appareils de bathymétrie durant la nuit. Ainsi, différentes structures ont pu être mises en évidence, notamment des failles et des édifices sous-marins entre les îles d’Anjouan et de Mayotte. Il faut noter le signalement d’une « importante » coulée de sédiments que les scientifiques souhaitent observer de plus près. Le trajet du bateau a donc été modifié pour pouvoir passer à nouveau au dessus dans quelques jours. On rappelle que la campagne SISMAORE est avant tout une campagne d’exploration et que par conséquent son itinéraire est sujet à modification.
Aujourd’hui j’ai également eu la chance de travailler avec Frédérique ROLANDONE, enseignante chercheur à L’ISTeP de Sorbonne Université. Ensemble nous avons testé le fonctionnement d’un capteur thermique qui ira sur les tubes de carottage pour mesurer les flux de chaleur (C’est-à-dire les changements de température) en profondeur.
Enfin la journée s’est achevée avec une fuite dans le canon à air comprimé bâbord (Bâbord est la gauche d’un bateau, tribord est la droite). Je vous en avais déjà parlé dans le journal de bord de la veille, ces canons permettent d’effectuer des profils sismiques dans les sédiments. Il a donc fallu remonter le canon et le réparer.
Ce travail a été confié à David APPRIOUAL et Nicolas MORVAN tout les deux mécaniciens à bord du navire et spécialisés dans l’entretien du matériel de sismique.
Ce canon contient de l’air sous pression. Il faut donc le manipuler avec précaution. En effet, toute fuite à proximité de quelqu’un peut avoir des conséquences dramatiques notamment sur les tympans car cela fera beaucoup de bruit. Aussi les manipulations doivent se faire dans un cadre strict de sécurité.
Il a donc fallu vider une grande partie des réserves d’air du canon avant de le remonter à la surface, le faisant passer de 130bar à 35 (Pour rappel 1 bar est environ l’équivalent de 1 fois la pression atmosphérique à la surface de l’eau. 130 bar équivaut donc à une pression 130x supérieure). Ensuite une grue va le remonter à la surface et l’amener sur le pont où il sera purgé entièrement.
Une fois ces opérations terminées, les deux mécaniciens vont pouvoir ouvrir le canon et vérifier l’intégrité des différents composants. Ici un joint était cassé ce qui a entraîné une fuite d’air.
Vidéo à venir
Par acquis de conscience et pour éviter toute mauvaise surprise, ils ont décidé de démonter entièrement l’appareil afin de vérifier qu’aucun autre joint n’était abîmé. Ils ont bien fait puisqu’à l’intérieur de celui-ci, un autre joint avait cédé.
L’étape suivante consiste à remonter entièrement le canon sans oublier de pièce et en s’assurant que chaque nouveau joint est bien graissé et ne bougera pas une fois le canon dans l’eau.
Des tests d’étanchéité sont alors réalisé ainsi qu’un test électrique. Enfin, pour s’assurer que l’ordinateur de bord reçoive bien les données à chaque coup de canon, David va simuler ceux-ci en frappant sur le micro avec un marteau.
Grâce à ces manipulations complexes, la mission peut poursuivre son cours donc merci messieurs !
Quant à moi je vous dis à demain pour la suite du voyage.