L’infirmerie du navire est sous la responsabilité du second capitaine, Antoine BERLEMONT. En cas de souci de santé sur le navire c’est lui qui prendra en charge les victimes.
Devant la porte de l’infirmerie se trouve un des défibrillateurs semi-automatiques présent sur le navire. La particularité est qu’en cas d’utilisation, il faut d’abord placer sous la victime un tapis d’isolement. En effet, le navire étant entièrement en acier, il faut isoler la personne du sol conducteur d’électricité avant de pratiquer les stimulations cardiaques avec le défibrillateur.
L’infirmerie est composée de deux lits avec notamment des équipements spéciaux pour les secours.
De nombreux médicaments sont classés dans des armoires, cela correspond à l’ensemble de la dotation médicale règlementaire définie par la médecine des gens de mer. Cette dotation est définie en fonction du type de navire, du nombre de personnes à bord, du type de travaux et en fonction de l’éloignement du navire d’un centre médicale (appelé éloignement sanitaire). Par exemple dans la dotation du Pourquoi pas ? il y a un post à oxygène fixe et tout ce qu’il faut pour pouvoir pratiquer des gestes médicaux. Il est possible d’effectuer de la chirurgie à bord !
Il y a 4 à 5 personnels d’équipage à avoir une formation médicale de niveau 3. Ainsi, si le second capitaine ne peut pas intervenir, un autre membre d’équipage le pourra. Ces formations sont effectuées par des médecins dans un hôpital et doivent être renouvelées tous les cinq ans. Cette formation niveau 3 permet de faire des perfusions, de sédater un patient et de faire des actes de chirurgie avec un bistouri sur une plaie ouverte par exemple.
Heureusement, ce n’est pas du tout la majorité des interventions. Les opérations les plus lourde qu’a eu à faire Antoine, notre second capitaine, c’est de la suture ou une immobilisation de fracture. Sur le navire, il y a quelquefois des blessures au niveau des yeux, par exemple avec des meules, cela peut faire des projections. Ainsi, il y a également de quoi faire un peu d’ophtalmologie à bord. Mais en général ce sont plutôt des petites blessures, des petites plaies avec un corps étranger à extraire ou encore un petit rhume.
Du coup, quand il y a besoin d’utiliser les services de l’infirmerie, soit les personnels formés savent ce qu’il faut faire, soit le cas est trop complexe et nécessite une aide extérieure. Dans ce cas, il y a une valise qui permet de faire des téléconsultations avec le centre PURPAN à Toulouse. Avec cette valise il est possible de mesurer la saturation en oxygène (avec un oxymètre), la tension (avec un tensiomètre), de réaliser un électrocardiogramme, de mesurer la température et la glycémie.
Toutes ces données mesurées sont directement envoyées au centre PURPAN à Toulouse et permet l’établissement d’un diagnostic par un médecin. Voilà également un bel exemple de démarche scientifique ! Le médecin (le scientifique) va rejeter, sélectionner les hypothèses qui se présentent sur le cas clinique à l’aide des données (qui ont été récoltés par des instruments de mesures) qui lui sont transmises par l’équipage du navire. Ceci dans le but de faire le meilleur diagnostique possible pour la victime. On peut comparer cette démarche avec le travail que font les scientifiques sur le Pourquoi pas ? en ce moment ! À l’aide des données, qui devront être analysées par la suite dans les différents laboratoires de métropole, les scientifiques vont rejeter toutes les hypothèses qui ne sont plus solides au regard des résultats. Après l’interprétation des résultats, des conclusions pourront être tirées. Ces conclusions seront prouvées par des faits ou des données ou des modèles solides (qui n’ont pas été remis en question par des données jusqu’à présent). Mais cela prend du temps ! bien plus que celui d’un diagnostic car les étapes sont nombreuses et se déroulent à bien plus grande échelle !
Dans l’infirmerie se trouve également un sac de première intervention et un sac d’oxygénothérapie mobile pour aller sur un blessé qui ne serait pas transportable jusqu’à l’infirmerie.
Il y a également des brancards pour pouvoir extraire une personne qui serait par exemple en salle des machines et pouvoir l’amener soit à l’infirmerie, soit sur le pont extérieur pour un hélitreuillage.