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Blog de la Mission Sismaoré

Zoom sur le dragage

Le dragage consiste à laisser traîner une sorte de filet en acier, que l’on appelle une drague, sur un point précis du fond océanique que l’on souhaite échantillonner. Les roches et les sédiments seront alors piégés dans le filet puis remontés à bord pour analyse.
Dans le même temps, une sonde est accrochée au câble et nous donne la position géographique de la drague, sa profondeur et la tension du câble.

Une fois à bord, un premier tri manuel est effectué à l’arrière du navire pour séparer les sédiments, des morceaux de roches milli ou centimétriques, des blocs plus imposants atteignant plusieurs dizaines de centimètres. On sépare aussi les restes d’êtres-vivants qui peuvent être retrouvés.

Un point sur les coraux froids

Contrairement à ce que nous pourrions penser, de nombreux êtres-vivant vivent à très grande profondeur. C’est par exemple le cas des coraux froids.
A Mayotte, nous connaissons le corail car une barrière de corail est présente tout autour de l’île. Cependant il s’agit de coraux d’eaux chaudes très sensibles aux variations de températures. C’est une symbiose entre un polype et une algue. Celle-ci va permettre au corail de réaliser la photosynthèse.
Cependant, à très grande profondeur, la lumière ne passe plus et la photosynthèse n’est plus possible. Les polypes formant les coraux froids vont par conséquent se tourner vers un autre métabolisme : La chimiosynthèse. Ils vont utiliser certaines molécules dissoutes dans l’eau pour vivre et fabriquer leur squelette carbonaté (CaCO3).
En photographie, vous avez deux exemples de coraux froids.

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Le long est un corail bambou du genre Isididae qui va se fixer sur un substrat sur un substrat dur pour vivre. Par exemple une roche ou un coquillage.
Le petit est un corail du genre Desmophyllium. Il va se fixer également sur un substrat dur pour vivre mais il peut aussi servir lui même de substrat à un autre corail Desmophyllium.

Ces coraux peuvent parfois former des structures récifales de 10 à 30m d’envergure quand les conditions sont optimales, notamment si il y a beaucoup de courant. Nous allons ainsi pouvoir les retrouver au niveau des marges continentales ou le long de reliefs qui peuvent accélérer le courant.


Cette étape effectuée, les morceaux sont amenés au laboratoire du navire où ils seront classés, analysés de façon macroscopique et photographiés avant d’être conditionné pour le reste du voyage.
Quand nous arriverons à terre, ils seront envoyés dans différents laboratoires du BRGM pour y être analysés de façon plus précise. On essayera notamment de dater les roches de façon absolue mais surtout d’analyser leur géochimie. Celle-ci pourra nous indiquer leurs conditions de formation par exemple, ce qui pourra être un atout précieux pour comprendre les mécanismes géologiques en jeu dans cette partie du monde.

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Auteur : Jocelyn Jacquot
publié le jeudi 31 décembre 2020