La surveillance visuelle s’effectue au niveau de la passerelle et à l’extérieur du navire au niveau des ponts supérieurs quand la météo le permet. Il faut de bons yeux et être très attentifs. Pour rappel vous pouvez revoir la photographie du souffle observé mardi 2 février en cliquant ici. Ainsi les observateurs se relaient toutes les deux heures pour effectuer la surveillance visuelle lorsque les tirs sont à plein régime.
Le PAM (Passif acoustic monitoring), comme son nom l’indique, est une écoute passive des sons dans l’océan. Cela veut dire qu’on ne provoque pas de sons pour en écouter l’écho comme c’est le cas pour une écoute active (sonar par exemple), mais on écoute simplement les sons naturels présents dans la mer.
Le PAM mis en place (mise en place du PAM lors du déploiement de la sismique, cliquez ici) comporte quatre hydrophones : trois pour les hautes fréquences et un pour les basses fréquences. Le fait d’avoir plusieurs hydrophones permet, par triangulation, de connaître la distance et la direction que prennent les mammifères marins. Le système comprend deux cartes d’acquisition. L’une est dédiée aux enregistrements et traitements des données dites de basses fréquences. L’autre permet l’acquisition et le traitement des signaux hautes fréquences de la plupart des odontocètes. Deux opérateurs, Dinis et Alessandra, se relaient toutes les douze heures pour écouter sous la mer. En plus de l’écoute direct, plusieurs outils de traitement de signal permettent la détection et visualisation des signaux d’intérêts. Le spectrogramme aide à la détection des chants des mammifères marins. Les signaux basses fréquences sont enregistrés à 48 kHz.
Le spectrogramme ci-dessus décrit ainsi la fréquence des ondes sonores en fonction du temps, et l’énergie du signal détecté. Il s’agit d’un enregistrement de dauphin.
Grâce à ces spectrogrammes, il est possible d’identifier des signaux de différentes natures.
– Encadré en rouge, les « sifflements » sont des signaux basse fréquence (entre 6 à 20 kHz en fonction des espèces), qui ont un aspect social au sein du groupe.
Comme les basses fréquences se déplacent plus loin que les hautes fréquences et que ces basses fréquences sont difficilement perceptibles par l’oreille humaine, on peut voir l’émission d’un son au spectrogramme sans pour autant que notre oreille humaine arrive à l’entendre.
– Encadré en bleu, les « clics » sont des signaux ayant des fréquences plus élevées. Ils se propagent moins loin que les sifflements mais font office de bio-sonar. Ces clics sont utilisés par certaines espèces de mammifères marins dans l’écholocation pour se déplacer, s’alimenter ou encore pour rester en contact lors de leurs déplacements.
Voici quelques exemples à écouter !
Si vous souhaitez davantage d’exemples, une excellente application gratuite est celle de la Swiss Cetacean Society. Et pour en savoir plus sur le bruit anthropique et la faune marine cliquer ici