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Blog de la Mission Sismaoré

Journal de Bord - Jour 33 (Départ Leg2)

La Flotte Océanographique

24/01/21 - Me voilà un peu plus familiarisé avec les différents espaces du navire. Après cette première nuit où j’ai découvert ma banette, une réunion des membres de l’équipe scientifique a eu lieu à 10h ce matin.
L’objectif était de présenter les travaux réalisés lors de la première partie de la mission. En effet, certains scientifiques du leg 1 [1] sont partis. D’autres scientifiques sont arrivés pour le leg 2 [2]. Il était donc important d’échanger, de faire une sorte de relais entre les scientifiques. Cela illustre bien que la science se construit de manière collaborative ! Chaque scientifique, spécialiste de son domaine, apporte son expertise sur les recherches en cours.


Le leg 1 a récolté beaucoup de données :

  • De la bathymétrie : la bathymétrie mesure la profondeur de l’eau cela permet de connaître le relief sous-marin, la topographie sous la mer. (pour rappel : Des mesures entre La Réunion et Madagascar)
  • Des mesures de l’épaisseur des sédiments avec le SDS. (pour rappel :Zoom sur le Sondeur de sédiments (SDS))
  • Des mesures de gravimétrie. (pour rappel Zoom sur le gravimètre)
  • Des mesures du flux de chaleur. (pour rappel :Zoom sur le flux de chaleur)
  • 5 dragages ont permis d’échantillonner des roches du fond marin avec notamment des pupping rocks ! (pour rappel :Zoom sur le dragage)
  • 8 carottages réalisés dans l’ensemble de l’archipel des Comores. (pour rappel :Zoom sur les carottes de sédiments)
  • Des mesures du champ magnétique rémanent des roches du fond océanique (je vous expliquerai tout ceci ultérieurement)
  • Des profils sismiques rapides : La sismique est une technique de mesure qui consiste à enregistrer en surface les échos issus de la propagation dans le sous-sol d’une onde sismique provoquée. La sismique rapide permet d’imager une épaisseur d’environ 4 à 5km sous le fond marin et de comprendre ainsi la géométrie, la structure et la nature des différentes couches géologiques.

Lors du leg 2, il y aura également des enregistrements de la bathymétrie et des mesures du champ magnétique des roches.
Les études de sismiques seront cependant d’une autre portée, il va s’agir de sismique lourde. Ce sont des techniques de sismique qui permettent d’imager une profondeur plus importante sous le plancher océanique, de l’ordre de 10 à 15 km. Je ne manquerai pas de vous expliquer tout ceci en détail par la suite. La sismique lourde est donc un outil qui va permettre, dans le cadre de la mission SISMAORE, de mieux comprendre la géodynamique régionale de l’archipel des Comores. Essayer de mieux caractériser la dynamique de notre planète Terre à cet endroit précis du globe qui s’est manifestée récemment par l’essaim de séismes, et le nouveau volcan !
Au début de ce leg, un déploiement d’OBS (des sismomètres posés au fond de la mer, pour rappel :Journal de bord - Jour 28) est également prévu. Ce déploiement commencera dès demain matin.


À 14h, une réunion de sécurité a eu lieu pour les nouveaux scientifiques venus. Antoine, second capitaine du Pourquoi pas ?, nous a expliqué tous les gestes et protocoles de sécurité en cas d’abandon du navire, d’incendie ou encore d’alerte de bord. Je ne manquerai pas de vous en reparler ultérieurement.


À 15h30, les collègues scientifiques des Comores présents au leg 1, Mme Sitti ABDOUL et M Said ALI, ont quitté le navire pour rejoindre les Comores. Ce fût une riche et belle collaboration, l’émotion était au rendez-vous au moment de leur débarquement.

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À 16h, une réunion rassemblant l’équipage, les techniciens et des scientifiques s’est tenue afin de coordonner les manœuvres qui auront lieu dès demain matin à propos des OBS.


Puis, à 18h, les amarres sont larguées ! Le Pourquoi pas ? quitte le quai de Longoni pour se diriger vers les zones de prélèvement des OBS qui seront atteintes demain matin. En chemin, le navire effectuera des relevés de bathymétrie. Ainsi, les quarts (pour rappel :Journal de bord - Jour 2) de surveillances commencent déjà ce soir pour les scientifiques !


Alors, avez-vous deviné pourquoi il était dangereux d’aller au-dessus de la passerelle, au niveau des radars, si ceux-ci sont en marche ?
La réponse nous est apportée par Maël LE GARS, officier de pont dans cette bande son :

La réponse de Maël Le Gars



Je vous dis à demain pour la découverte des OBS !
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[1leg 1 désigne la première partie de la mission, qui se déroula du 23 décembre 2020 au 22 janvier 2021

[2leg 2 désigne la seconde partie de la mission qui commence aujourd’hui est se terminera le 11 février

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Auteur : Paul Deparis
publié le dimanche 24 janvier 2021