Les digi-birds, par abus de langage sont appelés les avions car cela fonctionne exactement de la même façon. Les ailes peuvent être inclinées pour faire descendre ou remonter la flûte. Cela permet de diriger la flûte pour la maintenir, sur toute sa longueur, à la profondeur désirée (généralement entre 10 et 11 mètres de profondeur).
Pour que cet avion possède une flottabilité neutre, qu’il ne perturbe pas la stabilité de la flûte, il possède un petit flotteur gris au-dessus. Tous les cinq à six avions on met ce qu’on appelle un retriever à la place du flotteur, c’est un autre module un peu plus gros, il a également une flottabilité neutre par rapport à l’avion qui est en dessous, tout comme le petit flotteur qu’il remplace. Cependant, ce retriever est doté d’un système d’airbag. Ainsi, si jamais la flûte plonge trop profondément suite à un problème (sectionnement de la flûte, arrêt du bateau, …), le système d’airbag se déclenche à partir de 50 mètres de profondeur. Ceci pour éviter d’endommager les capteurs du fait de l’augmentation de la pression qui résulte du plongement de la flûte.
Sur toute la flûte se trouve 21 avions répartis à la fin de chaque élément de la flûte, qui vont permettre de maintenir la flûte d’acquisition à la profondeur désirée.
Sur la flûte jaune il y a des petits repères noirs, ces manchons ajoutés sont des lests, ces derniers peuvent être plombés ou non plombés fonction du poids souhaité. Quand ces lests sont de couleurs jaunes, c’est que ce sont des lests ajoutés lors de la fabrication de la flûte en usine pour contrecarrer éventuellement une répartition non homogène de la mousse au sein de la flûte. Quand ces lests sont de couleur noir, c’est que ce sont des lests ajoutés par l’équipe technique, répartis de manière homogène sur la flûte. Ceci ce calcul pour chaque mission fonction de la densité de l’eau (elle-même fonction de la température et de la salinité de l’eau).
Pour cette SMT, réalisée dans le cadre de la mission SISMAORE, il y a deux fois 3 km de flûtes sur deux dévidoirs différents.
Le Jésus, c’est le nom donné dans le jargon à cet ensemble qui permet le raccordement entre les flûtes de dévidoirs différents.
Au bout des deux bouts, il y a une griffe qui vient se prendre sur la bague entre deux éléments de flûte. L’objectif est de reprendre la tension de toute la partie de la flûte déjà à l’eau et de la relayer sur les deux bouts qui maintiennent la griffe. La tension ainsi libérée côté enrouleur permet de déconnecter ce dernier et de venir y clamper la suite de la flûte qui attend sur le deuxième dévidoir.
Les connexions entre les deux flûtes se font tel une prise, toutes les informations de télémétries, de la bouée de queue et du magnétomètre remontant au bateau par cette voie.
La partie métallique observée entre les deux parties de la flûte est un multiplexeur, sa fonction est de numériser toutes les données analogiques. Ainsi numérisées, les données prennent moins de place pour remonter jusqu’au bateau. La difficulté d’une donnée analogique est qu’elle se transporte très mal sur de longues distances alors qu’une donnée numérique se transporte bien plus facilement.